Ce qu’ils ont gagné au prix de leur combat, ne laissons personne ne nous le reprendre !
Je vous propose une chronique participative, sur des personnes du « petit peuple » qui ont pris part, à leur manière, à la progression des droits sociaux de chacun.
Je vous invite à envoyer vos participations, photos et témoignages à syndicat.fo@somme.fr
TÉMOIGNAGE n° 1 : Georges (1917-2011)
Famille ouvrière posant devant sa maison à la Porte de St Ouen (Paris) en 1921
(archives familiales personnelles)
UN SYNDIQUE PARMI DES MILLIONS !!
Je vais vous parler du petit garçon en bas à droite : Georges.
En 1923, il a 4 ans.Il vit dans une cahute fabriquée par le grand-père, le père est grand blessé de guerre (14-17) et ne peut plus travailler. La « maison » est de bois, le toit est recouvert de toile goudronnée, une pièce unique où vivent toutes les générations, sans eau courante, la rue est de terre battue comme le sol de la maison.
Dans cette famille (comme dans toutes les familles ouvrière de l’époque) on travaille dur, mais on a pratiquement RIEN.
- A 9 ans: il commence à faire des petits métiers avant et après les cours pour aider sa famille
- A 14 ans, il arrête l’école et devient chaudronnier-soudeur,
- A 17 ans en n’hésitera pas à monter sur les barricades de 1936 en compagnie de ses camarades. Ils font face aux forces de l’ordre qui tirent à balles réelles sur la foule.
- A 19 ans, il est mobilisé, fait prisonnier, plusieurs fois évadé, il reviendra sur le sol français lors du débarquement de 1944 par l’armée alliée.
- A 27 ans : rendu à la vie civile, il deviendra maréchal-ferrant, pompier volontaire, et continuera toute sa vie son engagement associatif, citoyen et syndicaliste.
A sa naissance, l’espérance de vie de ce petit garçon était de 47 ans !
Des « petits gars courageux » et des « femmes qui ne se laissent pas faire », il y ‘en a eu beaucoup ! Ce vos vos grands-parents, vos parents, vous peut-être… C’est grâce aux courages de ces gens démunis de tout que aujourd’hui nous pouvons avoir une vie décente : scolarité, soins, logement, alimentation…
C’était il y a seulement 100 ans : ce qu’ils ont gagné au prix de leur combat, ne laissons personne ne nous le reprendre !
Nous avons tous un « Georges » dans notre entourage dont le récit des aventures a bercé notre enfance. Nous avons tous pu admirer, des gens courageux, aux mains caleuses, au dos vouté, mais avec un cœur « gros comme ça ». Nous les avons vu, eux qui avaient si peu, donner tellement pour que les choses changent. Ce qu’ils ont été fait ce que nous sommes aujourd’hui. Et puis, il y a des syndiqués plus récents, et qui ont aussi fait avancer nos droits pas à pas. Et oui on pense tous à NOTRE Michèle !! Mais elle n’est pas la seule. des Michèle, des Georges, il y en a eu des milliers, des millions : syndiqués de la première heure, simples ouvriers, bourgeois, immigrés… Ils ont tous contribué à améliorer nos conditions de vie et de travail. Ils sont inspirants ! Je vous propose de les mettre à l’honneur via cette chronique.
Je vous invite à envoyer vos participations, photos et témoignages à syndicat.fo@somme.fr
Votre équipe syndicale FO CD80